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Espagne - Aragon : Deux détectoristes et trafiquants condamnés à de lourdes peines de prison avec am

Les pillages commis depuis 1990 intéressent ceux de 18 casques celto-ibères. Si douze d'entre eux ont pu être localisés en Europe dont sept qui seront rétrocédés par le Musée de Mougins (Alpes-Maritimes), six sont toujours recherchés

Début avril 2018, deux détectoristes comparaissaient devant le tribunal de Saragosse suite aux pillages des 18 casques celtibères d'Aranda de Moncayo (Aragon) dont ils étaient accusés1. Ricardo Granada les aurait excavé après avoir fouillé un site archéologique en compagnie de son comparse, Mariano Ostalé. Ce dernier avait été déjà arrêté en 2013 pour vol de biens et recel.


Granada a admis être un petit collectionneur, d'avoir acheté et utilisé des détecteurs de métaux2 pour rechercher des objets archéologiques (monnaies médiévales et médailles notamment) entre la fin des années 1970 et 1990. Période où il a commencé à s'intéresser à la récolte de la truffe.

Il a nié connaître Ostalé, vendeur de détecteur de métaux et collectionneur de monnaies depuis son enfance. Il a affirmé avoir obtenu en cadeau une de ces pièces par un ami qui faisait des reproductions.

Dans les faits, Granada aurait acheté ses détecteurs de métaux chez Ostalé et les archéologues les accusent de détenir en commun des éléments appartenant à un disque de cuirasse d'un guerrier celto-ibère. Ostalé s'en est défendu en expliquant qu'il les avait achetés sur des marchés afin de refaire de parfaites répliques mais qu'avec la loi de 1985 sur le patrimoine culturel, il avait cessé l'activité (M. Garcia – Heraldo – 2018a)3.

Les perquisitions domiciliaires chez ces collectionneurs/trafiquants ont révélé pas moins de 9000 artefacts résumant vingt ans de pillages archéologiques. Un radar de sol a été saisi chez Granada.


Mi-juillet 2018, les deux prévenus ont été condamnés à trois ans et six ans de prison pour avoir pillé le gisement archéologique protohistorique de Aratikos contenant les 18 casques celto-ibères de Aranda de Moncayo.

Mariano Ostalé a écopé de trois ans de prison pour le délit de blanchiment d'argent commis pendant plus de vingt ans et Ricardo Granada à six ans d'emprisonnement. Soit trois ans pour le délit continu de dommages matériels sur site archéologique en plus du délit continu de vol et trois ans supplémentaires pour blanchiment d'argent.

En plus de ces peines de prison, ils ont été frappés d'amendes. Il a été demandé à Ostalé de s'acquitter de 108 000 euros et à Granada de 126 640 euros. Ce dernier a été encore condamné à indemniser l'État espagnol et la communauté autonome d'Aragon de la somme de 106 825 euros. Les frais du procès leur sont aussi imputés.


Les biens archéologiques saisis au domicile de Ostalé et chez son fils ont été attribués à l'État espagnol et à la communauté autonome d'Aragon. Ils provenaient de la nécropole d'Aratikos. Ils ont constitué des éléments à charge suffisant pour le tribunal pour conclure qu'Ostalé les avait acheté en sachant leur provenance illégale.


Le jugement a confirmé que Ricardo Granada avait détruit le site archéologique de Cerro de Castejón jusqu'au jour de son arrestation (le 13 février 2013).


En ce qui concerne les casques qui ont alimenté le trafic illicite international, le rapporteur de l'arrêt, Carlos Lasala, a indiqué que les pouvoirs publics aragonais devaient réaliser des actions pour obtenir la restitution de l'étranger de tous les biens archéologiques appartenant à son patrimoine culturel et historique notamment avec l'Allemagne qui n'a pas été inquiétée par cette affaire (Heraldo - 2018b)4.


En France, suite à cette procédure, le fondateur et propriétaire du musée de Mougins (06), Christian Levett, a décidé de restituer à l'Espagne sept des casques celto-ibériques en sa possession depuis des années. Il les remettra le 4 décembre 2019 à l'ambassadeur d'Espagne près de l'UNESCO. Le gouvernement de l'Aragon a exprimé son souhait de les exposer au musée de Saragosse (M. Garcia – Heraldo – 2019)5.


Précisons que l'on doit en partie cette résolution d'affaires grâce à la réactivité des experts du Musée de Magencia (Allemagne) qui avaient signalé les faits aux autorités judiciaires.


LoisDMF


Sources :

1 Ainsi que des lances, des épées, des poignards, des boucliers, des disques de pectoraux et 268 projectiles de l'armée romaine datés des IIIe au Ier s. av. J. -C.

2 Ceux utilisés par ses soins avaient été achetés en 2003 et 2006. Ils avaient été saisis dans le coffre d'une de ses voitures.

3 Article de Mariano Garcia, amp.heraldo.es, du 3 avril 2018(a) : « El casco que estaba en mi casa me lo regaló un amigo que hace reproducciones », https://amp.heraldo.es/noticias/ocio-cultura/2018/04/03/casco-que-estaba-casa-regalo-amigo-que-hace-reproducciones-1233057-1361024.html

4 Article de amp.heraldo.es, du 17 juillet 2018(b) : « Condenas de prisión para los dos acusados por el expolio de los cascos celtibéricos », https://amp.heraldo.es/noticias/aragon/zaragoza/2018/07/17/audiencia-zaragoza-condena-prision-dos-acusados-expolio-cascos-celtibericos-aranda-moncayo-1257962-2261126.html

5 Article de Mariano Garcia, amp.heraldo.es, du 28 novembre 2019 : « Aragón recupera siete de los cascos expoliados en Aranda de Moncayo », https://amp.heraldo.es/noticias/ocio-y-cultura/2019/11/28/cascos-celtibericos-aranda-de-moncayo-1346419.html?utm_source=twitter.com&utm_medium=socialshare&utm_campaign=mobile_amp&fbclid=IwAR13TXB6kR3yflqFizqNXGkGcnMs3-8MXRVZDP-W35Zts1rLgeQtFvx_xBI


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