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Piolenc (Vaucluse) : l'État vient saisir les pièces qu'il ramasse depuis 67 ans

  • Par Bernard Sorbier - La Provence
  • 5 sept. 2018
  • 4 min de lecture

"Hier, trois agents du service ministériel d'archéologie sont venus d'Aix-en-Provence pour saisir 359 pièces de l'époque gallo-romaine au "musée" de Christian Devalque"



"Les deux conservateurs et l'ingénieur de recherche venus "récupérer", au nom de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) d'Aix-en-Provence, la collection de 359 pièces gallo-romaines de Christian Devalque, ne s'attendaient pas à un tel comité d'accueil hier matin à Piolenc.


C'est dans le jardin de sa propriété privée, entre sa maison et son "musée", que l'archéologue amateur, bien connu des Piolençois et même de la communauté scientifique, a accueilli la délégation. Quelques amis, une ancienne enseignante, la presse... a aussi pu apprécier le discours concocté par le spécialiste local de la période gallo-romaine.


"Mes premières récoltes de fossiles et de silex remontent à 1951, j'avais sept ans, a commencé cet ancien employé du service laboratoire du centre nucléaire de Marcoule. De 1971 à 1982, j'ai oeuvré à Piolenc pour l'inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Mes prospections archéologiques sont restées anecdotiques jusqu'à la création du service archéologique du Conseil général de Vaucluse en 1983 où j'ai commencé à collaborer avec le responsable Michel-Edouard Bellet, dans le cadre officiel du "Pré-inventaire archéologique de Vaucluse".


Puis Christian Devalque a énuméré la longue liste des chercheurs qui se sont servis de ses travaux.


Des propos qui ne sont pas remis en cause par les agents de la Drac mais qui ne lui permettent pas non plus de se soustraire aux obligations de loi (lire ci-dessous). "Je souscris à quasi-totalité de ce que vous dites, a répondu le conservateur David Lavergne. Mais c'est vous-même qui avez demandé à ce que vos objets soient récupérés par le musée d'Orange. Comme le statut de ses objets n'est pas clair, ils doivent passer par les services de la Drac. Orange n'est pas en capacité juridique pour accueillir ce matériel céramiqu"Ile."


"Il faut clarifier le statut"


Oui, car la genèse de ce quiproquo, qui oppose des gens nourris par une même passion, l'archéologie, est née d'une demande du collectionneur. Ce dernier a envoyé un courrier à la mairie d'Orange le 24 avril 2017 dans le but de faire don de sa collection après sa mort au futur musée d'Orange. La conservatrice orangeoise a transmis le dossier à la Drac d'Aix-en-Provence... C'est ainsi qu'une première visite à Piolenc a été faite par un conservateur suivi d'une autre, le 7 février, pour une "réquisition de matériel". Une démarche peu appréciée par le maître des lieux accusé d'avoir omis de montrer "quelques pièces", ce jour-là, ce qui a provoqué un retour des autorités hier matin. "Si nous revenons, précise Lila Bonnabel, ingénieur de recherche Paca sur le mobilier archéologique et les archives scientifiques, c'est pour récupérer 359 pièces, à la fois des pièces de monnaies et des fragments d'objets gallo-romains, qui sont répertoriés dans votre ouvrage et auxquels nous n'avons pas eu accès." La fonctionnaire du ministère de la Culture fait référence au livre "Piolenc avant Piolenc" publié par l'érudit en 2000. "Nous ne nous préoccupons pas des nombreux fossiles qui sont ici mais uniquement du mobilier métallique,reprend l'ingénieur tout en feuilletant son inventaire détaillé. Car si les objets en bronze sont assez stables, en revanche, tout ce qui est en fer peut se détériorer."


Avant de faire son mea culpa, d'ouvrir son "musée" afin que les autorités puissent récupérer les pièces qui les intéressent, amer, Chistian Devalque a précisé : "Ce que je n'aime pas, c'est la manière. Et je sais que beaucoup d'objets que vous allez saisir vont finir dans des cartons. Au lieu de vous acharner sur ma personne et ma collection, vous feriez mieux de faire surveiller les lotissements et de vous occuper du trafic sur internet. Ou alors ceux qui font des fouilles clandestines avec des détecteurs de métaux. Ce que j'ai toujours dénoncé. Moi qui n'ait jamais fait de quelconque commerce avec ma passion."


Comme le précise David Lavergne, "Si vous voulez que les objets aient une seconde vie, il faut en clarifier le statut." Puis, la sage stagiaire conservatrice Lorena Audouard : "Si les objets sont bien définis, ce sera pour le bénéfice de tous." ".


Source : https://www.laprovence.com/article/edition-vaucluse/5137393/la-drac-vient-saisir-les-pieces-quil-ramasse-depuis-67-ans.html


Parti d'un bon sentiment pour un don au musée d'Orange après sa mort, le collectionneur a enfreint quelques obligations légales au fil du temps, tout comme le fait que juridiquement chaque artefact appartient à un légitime propriétaire. L'objet archéologique a donc bien un statut... à définir. Ce collectionneur convient bien que les services de la DRAC-SRA feraient mieux de surveiller les trafics illicites sur internet et de s'occuper de ceux qui font des fouilles clandestines avec des détecteurs de métaux : autres infractions aux dispositions légales, rappelons-le que dans ce cas précis cette collection est constituée d'objets archéologiques provenant de ramassages clandestins sans autorisation préfectorale pour la plupart (recel) et que 359 pièces archéologiques ne demandent qu'à être clarifier sur la circonstance de leurs découvertes et sur leur provenance.


Soulignons qu'il n'est pas interdit d'avoir une collection privée dès lors que chaque artefact ait été acquis légalement, qu'il justifie d'une facture d'achat, d'une traçabilité et qu'il ait été visé (certificat de conformité) par le ministère de la culture. Le reste est prohibé !


LoisDMF





 
 
 

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