Chauvigny : “ L’archéologie ne supporte pas l’amateurisme ”
- lanouvellerepublique.fr
- 19 juin 2018
- 2 min de lecture
En Pays chauvinois, comme ailleurs, opérer des recherches avec un détecteur de métaux est interdit sur les sites de fouilles. Détails.

Photo d'illustration : pillage d'un oppidum gaulois au moyen d'un détecteur de métaux
En chacun de nous sommeille un chasseur de trésor. Un loisir auquel s’adonnent les amateurs de géocaching (1) mais aussi et toujours les utilisateurs de détecteurs de métaux. Et s’il vous arrive de croiser un de ces aventuriers équipé d’un modèle dernier cri, et dont l’utilisation est tolérée sur les plages au nom du principe de loisir, il n’est en aucun cas permis de chercher dans et des vestiges historiques. Une autorisation préalable sur les sites patrimoniaux« L’archéologie ne supporte pas l’amateurisme car toutes fouilles occasionnent une destruction irréparable donc dommageable pour les futurs chercheurs professionnels, rappelle Max Aubrun, conservateur honoraire des musées de Chauvigny. Le ramassage de surface est à l’archéologique ce que la cueillette de salade est à la botanique ».
L’utilisation d’un détecteur de métaux est soumise à une autorisation préfectorale qui engage le particulier concerné à établir un rapport des éventuels vestiges retrouvés, couplée à une demande auprès de l’État. Cette demande est ensuite transmise vers le service archéologique de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC). Le propriétaire du terrain sur lesquelles des fouilles sont initiées doit donner son autorisation. Toutes découvertes doivent être signalées au maire de la commune. Riche en patrimoine archéologique, la cité médiévale de Chauvigny mais également d’autres sites du chauvinois pourraient tenter les plus audacieux à se lancer dans l’acquisition d’un détecteur afin de quadriller certaines zones pour trouver une « pépite ». « Les lieux de fouilles sont répertoriés et la plupart ont une signalétique qui en indique l’interdiction », précise Max Aubrun.
Rappelons que le Code pénal punit de 7 ans de prison et de 100.000 € (2) d’amende la destruction, la dégradation ou la détérioration de vestiges archéologiques sur les sites de fouilles officielles. Par ailleurs, le Code du patrimoine précise que le fait de réaliser des fouilles sans autorisation ou sans se conformer aux prescriptions de cette autorisation est sanctionné par une amende de 7.000 € (2). Le fait d’aliéner ou d’acquérir tout objet découvert ou dissimulé est puni de 2 ans de prison et de 4.500 € (2) d’amende. Et quiconque utilise du matériel permettant la détection d’objets métalliques (3) sans autorisation administrative est puni d’une amende pouvant aller jusqu’à 3.000 €.
(1) Le géocaching est un loisir qui consiste à utiliser la technique du géopositionnement par satellite (GPS) pour rechercher ou dissimuler des « caches » ou des « géocaches », dans divers endroits. Une géocache typique est constituée d’un petit contenant étanche et résistant, comprenant un registre des visites et parfois un ou plusieurs « trésors », généralement des bibelots sans valeur. (2) Peines maximales encourues. (3) Les vendeurs de détecteurs de métaux ont l’obligation d’informer leurs clients sur la réglementation en vigueur.
Source : https://www.lanouvellerepublique.fr/chauvigny/l-archeologie-ne-supporte-pas-l-amateurisme
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