Des chercheurs de trésor... surtout le dimanche

Passionnés d’histoire, munis de détecteurs de métaux, des Tourangeaux partent en quête du Graal dès que leur emploi du temps leur permet.

Lorsqu'il vient en Touraine, Frédéric part « fouiller » quelques sous-bois près de la propriété familiale.

"Trouver un trésor relève souvent d'un fantasme d'enfant. Cette quête addictive mène parfois à de graves dérapages comme on a pu lire dans nos colonnes du 26 février, avec l'histoire de ce Tourangeau qui a creusé, durant une année, une galerie de treize mètres de long et de 8 mètres de profondeur.

Des fouilles qui ont touché la nappe phréatique et fragilisé l'immeuble voisin, pour au final, ne trouver aucun trésor.

Tous les chercheurs de trésor n'ont pas ce profil un rien excessif. Ils sont très nombreux en France. Le dernier recensement avance à 40.000 le nombre de possesseurs de détecteurs de métaux. Si l'image de ces chercheurs de trésor se résume à tort, au chercheur avec « sa poêle à frire » écumant les plages à la recherche de menue monnaie ou de bijoux perdus, la majorité d'entre eux sont en quête d'un vrai trésor où l'histoire serait de la partie.

A l'instar de Pierre, un Tourangeau de 48 ans, infirmier psychiatrique, qui confie : « Je me suis mis à la détection depuis deux ans et demi. C'est la passion de l'histoire qui m'a amené à cette activité ». En amont, Pierre dévore tous les livres concernant « la petite histoire de la Touraine », un petit tour sur Google Maps et il sillonne des sites, des voies romaines, où peut-être mais il prévient « peut-être », il pourrait trouver un jour, des pièces, en tout cas quelques vestiges rappelant d'anciennes civilisations. « En fait, on se rend compte rapidement qu'en Touraine, comme ailleurs, il est difficile de détecter, la législation est très rigoureuse », souligne Pierre. « Je me suis rendu compte après coup que j'ai certainement effectué des fouilles là où je n'avais pas d'autorisation ».

Désormais Pierre s'informe. Par exemple, il a demandé l'autorisation à un paysan de fouiller son champ dans quelques mois. Dans sa passion, il a entraîné un jeune ingénieur de 32 ans, Benjamin, qui s'est mis à la détection il y a tout juste un an. « C'est vite devenu un véritable virus, on part à la chasse au trésor… Une sorte de petite frénésie mais qui n'a rien de chronophage, quelques heures parfois le dimanche. Les trouvailles ne sont pas terribles maïs c'est de l'ordre du symbole », détaille Benjamin.

De la Chouette d'or au détecteur de métaux

A 60 ans, un autre Pierre s'est lancé dans la détection. Pendant des années avec l'un de ses fils, Frédéric, il s'est lancé sur la trace de la Chouette d'or. Onze énigmes à résoudre pour retrouver ce bien enterré en 1993, toujours introuvable. Entre-temps, des dizaines d'ouvrages ont été consacrées au trésor, des associations de chercheurs de la Chouette se sont multipliées, sans résultat.

Bref, par manque de temps, au bout de dix ans Pierre et son fils ont lâché l'affaire. « Lorsque mon fils m'a offert un détecteur de pro, je me suis dit que trouver un trésor serait sympa. Je vais fouiller de temps en temps, surtout lorsque mon fils vient en Touraine », confie Pierre. Car en fait le sexagénaire nourrit un autre rêve, trouver des météorites. Bonne chasse !".

Source : http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/Actualite/Environnement/n/Contenus/Articles/2016/03/04/Des-chercheurs-de-tresor-surtout-le-dimanche-2641877

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Malheureusement, loin d'être probe, avec sa pelle sur l'épaule droite, prêt à effectuer quelques sondages clandestins au sol, Pierre avoue avoir détecté dans des endroits où il n’a pas l’autorisation... dont "les autorisations" (du propriétaire du terrain et de la préfecture, autorisation administrative, surtout s'il creuse le sol). Pénalement, au détriment des victimes (propriétaire du terrain et de l'Etat), et en cas de contrôle, il encourt des sanctions pénales (natinf 13251, contravention de 5e classe ; natinf : 1400, exécution de fouilles clandestines - délit et natinf : 7151, tentative de vol voire vol -délit), les sanctions sont plus lourdes si les infractions sont constatées sur un site historique, archéologique, répertorié ou inscrit ou classé.

LoisDMF :

L'article ci-après illustre clairement l'absence totale de prise de conscience des initiés clandestins à la législation en vigueur car trop contraignante à leurs yeux. Le fait de partir à la "chasse au trésor" (fantasme d'enfant) prouve dixit l'article que la majorité des détecteuristes espère découvrir un trésor lié à l'histoire... et ignore ou brave les risques qui les exposeraient en se mettant en infractions avec la réglementation. L'union (de leur pratique) ferait-elle leur force afin, par excès, de légitimer leur activité qualifiée à tort de loisirs pour beaucoup ?

N'oublions pas que majoritairement aucun ne détient d'autorisation administrative préalable et de celle de propriétaire de terrain et cela les agents assermentés et les tribunaux ne le savent que trop bien... Les procédures pénales se multiplient malheureusement.