Comment éviter le pillage archéologique en Bourgogne ?

Après le procès très médiatique des pilleurs des pièces d'argent à Laignes, et alors que les affaires de ce type se multiplient, les archéologues tirent la sonnette d'alarme. Le sol regorge de trésors archéologiques mais les fouilles sauvages saccagent notre patrimoine.

"Il existe 38.000 sites archéologiques recensés en Bourgogne". Le chiffre annoncé par Yves Pautrat, conservateur au service régional d'archéologie, donne un bon aperçu de la richesse de notre sol. Il attise du coup les convoitises. Alors qu'une vingtaine de fouilles archéologiques sont organisées chaque année dans notre région, les fouilles sauvages se multiplient. Les chercheurs, avec l'aide de détecteurs de métaux, arpentent des champs à la recherche de pièces ou d'objets rares. Et ce phénomène inquiète les archéologues. "On assiste de plus en plus à la mise en place de bandes organisées, qui font un trafic de pièces anciennes à travers le monde. C'est plus facile de transporter une pièce en or qui vaut plusieurs dizaines de milliers d'euros plutôt d'une mallette pleine de billets", explique Michel Prestreau est le chef du service régionale de l'archéologie en Bourgogne.

"La loi n'est plus adaptée"

Le problème viendrait de la loi, qui date de 1941, et qui est trop complexe pour régler le problème. Notamment concernant le statut des objets trouvés. "Il existe cinq statuts différents. C'est inextricable," estime Michel Prestreau. "La loi n'est plus adaptée", renchérit Sylvain Champloix, l'avocat d'un des pilleurs poursuivis dans le procès des pièces volées à Laignes. "Vous pouvez vous retrouvez poursuivi par un tribunal correctionnel pour avoir déterrer quelques pièces avec un détecteur de métaux". Le parlement a justement voté une nouvelle loi mardi, la loi "Patrimoine et création", qui doit notamment résoudre ce problème de statut des objets trouvés par ceux qui fouillent les sols.

"Il existe cinq statuts différents pour un objet trouvé" Michel Prestreau