Pourquoi l'utilisation des détecteurs de métaux est très réglementée ?

Véritable pomme de discorde entre détectoristes dit de "loisir" et le milieu scientifique des archéologues, car même pour ces derniers l'utilisation du détecteur de métaux est très réglementée (voire prohibée). Elle va à l'encontre des techniques de fouilles utilisées pour mettre au jour les différentes strates d'un site archéologique permettant de l'étudier in situ puis de réécrire son histoire à l'aide des objets métalliques présents dans leur contexte. C'est comme si vous vous essayez à lire un livre exposé aux ravages du temps sur une étagère et... aux ravages des termites. Vous parviendrez peut être à lire le début du livre (mais quelques mots vous manqueront pour comprendre l'intégralité de l'histoire et pour la restituer verbalement à vos proches ou à votre auditoire ; vous éprouverez certainement quelques difficultés) mais vous ne devinerez jamais réllement la fin de son histoire. Remplacez votre détecteur par les termites et le livre par un site archéologique enfoui (ou en cours de fouilles) et vous comprendrez les coups de colère des archéologues... (tout comme ceux des bibliothécaires avec les termites) lorsqu'un site en cours de fouille a été détruit et pillé par de vrais pilleurs d'Art et d'Histoire au moyen du détecteur de métaux.

L'objet archéologique (artefact) n'intéresse donc les archéologues que dans le contexte d'étude précis, peu importe sa valeur et sa beauté (il intéressera dans une autre étape l'historien de l'Art ; tout comme les rapports des archéologues sur la restitution de l'occupation d'un site permettra à l'historien de réécrire l'histoire du site fouillé).

Ainsi seuls s'intéressent à la découverte de l'objet archéologique les détectoristes peu scrupuleux, dans le seul but de se constituer une collection privée et/ou de revendre ses objets archéologiques pour gagner quelques euros (oui, la côte de certaines monnaies romaines chutent avec le temps car l'offre et leur nombre deviennent supérieurs à la demande). On dénombre entre 10.000 et 50.000 détectoristes en France dont un très fort pourcentage pratiquent illégalement leur activité de loisir.

Fort heureusement les mentalités sont en train d'évoluer ; une véritable prise de conscience est en train de s'opérer auprès de nos concitoyens.

Ne prenez pas de risque (chaque année plusieurs détectoristes finissent mutilés ou décèdent avec les engins explosifs de la Ière ou la IIe guerres mondiales), ne provoquez pas de troubles à l'ordre public (notamment avec les agriculteurs...) et prospectez en règle !

Fouilles illicites au moyen d'un détecteur de métaux. Les couches archéologiques ont été totalement détruites ainsi que le mur d'enceinte gaulois en surface (oppidum gaulois - 13).